Zambie
Le Parlement zambien a retardé mercredi le débat sur une motion visant à destituer le président Edgar Lungu, accusé de violation de la constitution et de dérive autoritaire.
Le principal parti d’opposition de la Zambie, le Parti uni pour le développement national (UPND), a déposé une motion de destitution du chef de l‘état la semaine dernière. Une motion qui devait être disputée ce mercredi – 28 mars – selon la constitution.
Compte tenu de la gravité de la motion, la même chose est à l‘étude et nous reviendrons vers vous en temps voulu”, a indiqué la lettre envoyée lundi par le greffier de l’Assemblée nationale à Garry Nkombo, chef whip parlementaire de l’UPND, dépositaire du document.
Le porte-parole de l’UPND, Charles Kakoma, a déclaré que la motion ne serait pas débattue avant la prochaine session du Parlement qui a lieu en juin. Pour aboutir, elle devra être signée par les deux tiers des 166 membres de la Chambre.
L’opposition soutient que Lungu a violé la constitution en 2016 en contestant sa victoire électorale devant le tribunal, alléguant une fraude lors de l‘échéance, une revendication que le gouvernement a niée.
L’opposition estime qu’en vertu de la Constitution, le chef de l‘état a à plusieurs fois violé la Constitution, notamment en encourageant la corruption dans les services de l‘état et en gaspillant l’argent public lors de ses visites à l‘étranger.
Il est en outre accusé depuis plusieurs mois par ses adversaires de dérive autoritaire, notamment après l’incarcération pendant quatre mois de son principal rival Hakainde Hichilema et l’instauration pendant trois mois de l‘état d’urgence en 2017.
L’affaire de l’UPND contre Lungu a été rejetée pour vice de forme après que ses avocats ont omis de fournir des preuves dans le délai imparti.
Chishimba Kambwili, un législateur du Front patriotique au pouvoir de Lungu, qui a appuyé la requête de Nkombo, a été arrêté jeudi dernier par la Commission anti-corruption de la Zambie, soupçonné de fraude.
M. Kambwili, un ancien ministre qui a accusé à plusieurs reprises des responsables gouvernementaux de corruption, est tombé malade pendant sa garde à vue et a été conduit dans un hôpital privé (puis transféré dans un hôpital public mardi) pour y être soigné, ont indiqué la police et ses avocats.
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